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Les MOOCs ou le défi de créer une université mondiale hébergée sur internet
— Note critique sur les MOOCs, par Christophe Soom (HSG), correspondant à SG du Grupo MOOC de PuntoLatino —
Depuis quelques mois, on entend parler d’une nouvelle révolution dans le domaine de l’e-learning nommée Massive Open Online Courses ou MOOCs. Ces cours en ligne pourraient à long terme mener à une démocratisation du savoir en offrant, même aux classes les moins aisées, un accès à des cours élaborés par les plus prestigieuses hautes écoles à travers le monde et distribués gratuitement sur la toile.
Coursera est la plateforme créée par Daphne Koller et Andrew NG de l’université de Stanford en avril 2012. Elle compte déjà plus de deux millions d’utilisateurs à travers le monde et regroupe 33 universités dont Stanford, Columbia et depuis peu L’EPFL de Lausanne [1].
La mise à disposition gratuite de cours en ligne permet non seulement d’offrir à chacun un accès au savoir mais créée également une communauté d’étudiants internationaux qui s’entraident mutuellement dans l’assimilation des matières grâce à des forums où les différentes questions sont posées et élucidées par des étudiants.
La numérisation des cours et la participation en ligne permet également de rassembler une grande quantité de données qui peuvent être par la suite analysées afin d’étudier la perception des cours par les utilisateurs et en améliorer la disposition et le contenu [2].
Certains craignent qu’à long terme les étudiants désertent les classes pour se consacrer uniquement à l’éducation en ligne. Les initiateurs du projet se veulent rassurants et pensent que cette évolution permettra d’avoir plus d’interaction en classe, libérant également les étudiants de la pression d’avoir manqué quelque chose d’important si ils s’arrêtent de prendre des notes pour réfléchir.
Vient encore la question du développement économique d’un tel projet. La mise en ligne de supports vidéo et le trafic généré par les nombreux utilisateurs engendrent des coûts. Toutefois on peut imaginer que si Coursera devient un leader reconnu, les hautes écoles seront plus volontiers prêt à financer la plateforme puisque celle-ci sera également un outil desservant leur communication externe.
Finalement, pour assister à une réelle démocratisation du savoir, il faudrait que toutes personnes puissent profiter de ces cours, ce qui revient à dire que chacun devrait avoir accès à un ordinateur, disposer d’une connexion haut débit et idéalement maîtriser l’anglais, ce qui laisse encore quelques obstacles à surmonter.
Le printemps arabe a pu s’appuyer sur les réseaux sociaux pour se sortir du joug des dictatures. Les MOOCs pourraient être une autre opportunité offerte par internet pour compenser les inégalités sociales et offrir à plus d’individus la possibilité de suivre une formation comparable à celle dispensée dans les hautes écoles des pays occidentaux.
Christophe Soom, correspondant du Groupe de travail MOOC de PuntoLatino à SG
Notes
[1] www.coursera.org
[2] TED Daphne Koller: What we’re learning from online education
Foto: Michaël Tuil (HSG) et Christophe Soom (HSG) en discutant sur les MOOC’s à l’Université de St. Gallen
Voir aussi:
— MOOC – Universidades en PuntoLatino. Enlace …
— ¿Por qué MOOCs en PuntoLatino?, por Michaël Tuil. Enlace …
— Réception et impact du MOOC en Afrique sub-saharienne, par Marcus Ngiambus. Enlace …
— Se revoluciona la gestion de la enseñanza (Latinoamérica y España), por Luis Vélez Serrano – ENLACE …