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Blackmovie 2013 – Ginebra
17 películas «latinas»

— 18.–27.01.13 —

3 (Uruguay, Argentina, Alemania) – Pablo Stoll Ward
Une lycéenne fauve en pleine montée d’hormones forme un duo exclusif avec sa mère. Son père remarié mais nostalgique tente vainement de reformer leur trio. On ne peut que succomber au charme farouche de la jeune héroïne de 3 dans ce vaudeville tendre où la dérive familiale finit en comédie musicale.

El muerto y ser feliz – Javier Rebollo (Argentina, España, Francia)
Un ancien tueur à gages sait que ses jours sont comptés. Plutôt que d’attendre la mort à l’hôpital, il se munit d’une bonne réserve de morphine et se trouve une compagne pour faire la route avec lui. Des liens étranges se nouent entre ces deux protagonistes qui n’ont rien à perdre. Road-movie aux décors pittoresques et à la mise en scène improbable qui fait mouche.

Joven y alocada – Marialy Rivas (Chile)
Daniela ne pense qu’à ça. Sur son blog, elle exhibe ses fantasmes d’adolescente libidineuse élevée dans une famille bigote. Après son renvoi de l’école, elle va convertir à sa religion charnelle un jeune homme vierge et une jeune tigresse, dans un triangle amoureux clandestin et éphémère. Inspiré par les frasques d’une véritable blogueuse repérée par la cinéaste, Joven y Alocada revisite le teenage movie façon 21ème, audacieusement porté par la séduisante colombe Alicia Rodriguez.

Fogo – Yulene Olaizola (México)
Sur une île pelée du nord-ouest canadien, la nature a repris le dessus après le départ progressif des habitants. Seule une poignée de sexagénaires continue d’y vivre heureux comme des poissons dans l’eau, savourant le whisky distillé par leurs soins jusqu’à la dernière goutte. Fiction à la lisière du documentaire dont la virtuosité de l’image et le charme mystérieux rappellent ceux de Liverpool de Lisandro Alonso.

Post Tenebras Lux – Carlos Reygadas (México)
Une famille bobo vit à la lisière de la forêt. Depuis la naissance de leurs deux enfants, le couple peine à se retrouver comme s’il avait laissé le diable entrer dans sa demeure. Tableau expressionniste et largement autobiographique dans lequel Carlos Reygadas nous invite à plonger dans les ténèbres de l’humanité à la recherche éperdue de la lumière.
Le cinéaste, plus mystique que jamais, emprunte son titre au livre de Job et sa conclusion à la bible. Renversant!


Amanhecer a andar – Silvia Firmino (Portugal)
Le grand Grand Hotel Da Beira se dresse au milieu de nulle part. Loin de sa vocation première, il abrite désormais des marchands, des religieux et des familles qui se partagent l’espace autrefois luxueux dont ils ont fait leur village. Regard élégant et insolite sur l’urbanisme version sauvage.

Alvorada Vermelha – João Pedro Rodrigues, João Rui Guerra da Mata  (Portugal)
Le premier se destinait à l’ornithologie, le second a passé son enfance à Macao : ensemble, ils réalisent un film mutant entre documentaire contemplatif et glamour hollywoodien au coeur du marché de la viande et du poisson de la ville, où l’on choisit sa bête vivante.

Aquele Querido mês de agosto – Miguel Gomes (Portugal)
Une équipe de cinéma tourne un mélodrame un peu laborieux dans la région dépeuplée d’Arganil. Faute de budget, les acteurs désertent le plateau. Qu’à cela ne tienne, le réalisateur engage les vacanciers du coin et la fiction bascule vers le documentaire, avant de se métamorphoser une nouvelle fois en fiction. Miguel Gomes porte un regard tendre sur ses compatriotes en villégiature, les bals populaires, les processions religieuses, les fanfares, les campings et les chansons d’amour tragiques. Bijou de cinéma imbibé d’indolence aoûtienne.

Cama de gato – Filipa Reis, João Miller Guerra (Portugal)
Joana est une môme cash et mutine. Elle passe ses journées à parler à tort et à travers, à faire l’andouille avec ses copines, à supporter les griefs de ses parents, et du haut de ses dix-huit ans à s’occuper seule de son bébé. Tout comme dans la vie réelle de Joana qui a inspiré le duo de réalisateurs, on pleure et puis on rit dans ce petit bijou de film beaucoup plus essentiel qu’il n’y paraît de prime abord.

Cerro negro – João Salaviza (Portugal)
C’est le jour des visites et pourtant le prisonnier et sa femme n’ont rien à se dire. Les journées sont-elles toutes aussi mornes et désespérées pour le prisonnier de Cerro Negro?
Vignette naturaliste dont l’aspect le plus réjouissant est la qualité indéniable de la mise en scène.

Guerra civil – Pedro Caldas (Portugal)
C’est l’été 82: comme chaque année, Rui, ado introverti fan de Joy Division, passe des vacances sans surprises avec sa mère en bord de mer. Figé par l’audace de sa jolie voisine, Rui vit sa jeunesse comme une maladie. Il ne communique plus ni avec sa mère qui trompe son ennui et son mari dans les bras vigoureux d’un jeune homme, ni avec son père qui ne les rejoint que rarement. La fin de l’été approche et le temps vire à l’orage. Très beau film tout en observation subtile et délicate de trois individus que plus rien ne relie.

Li ké terra – Filipa Reis, João Miller Guerra, Nuno Baptista (Portugal)
L’avenir de Ruben et Miguel est en suspens. Bien que nés dans la banlieue de Lisbonne, ils n’ont pas de papiers. En attendant, ils rêvent, écoutent du rap, font gaffe à ne pas attirer les condés et taquinent grand-mère et petite soeur, parce qu’à dix-sept ans le monde leur appartient (ou pas). Le trio de réalisateurs réussit une nouvelle fois une approche frontale et intime de la vie des adolescents défavorisés, auxquels ils ont consacré une série de quatre opus, dont nous présentons également Cama de gato.

O Fantasma – João Pedro Rodrigues (Portugal)
Sergio l’éboueur vit sa libido comme un chien en rut dans les rues de Lisbonne. Souvent à quatre pattes, reniflant les déchets fétichisés, portant masque et tenue en latex, perpétuellement en chasse, il lèche et pisse pour marquer son territoire. La virée sexuelle va devenir d’autant plus vache que Sergio tombe fou de désir pour un motard qu’il va tenter de s’approprier totalement. O Fantasma expose en parallèle les ordures et la sexualité souterraine, et devient universel en interrogeant la fatalité de l’amour possessif. Premier long-métrage de Rodrigues, suspendu entre Louis Feuillade et ses vampires et les baraqués bien membrés de l’artiste Tom of Finland.

O que arde cura – João Rui Guerra da Mata  (Portugal)
Pendant que Lisbonne brûle autour de lui, Francisco reçoit un coup de fil de l’homme qu’il aime encore mais ne peut plus voir. Le coeur de Francisco se consume tandis que son interlocuteur nous demeure invisible et silencieux. Librement inspiré par La voix humaine de Cocteau, le rôle unique et principal est tenu par le compagnon et collaborateur principal du réalisateur, João Pedro Rodrigues.

Tabu – Miguel Gomes  (Portugal)
Aurora est une vieille dame acariâtre qui dilapide l’argent qu’elle n’a plus au casino. Seules sa bonne d’origine angolaise et sa gentille voisine ont la patience de s’occuper d’elle. A sa mort, les deux femmes découvrent le passé de la vieille dame marqué par une merveilleuse tragédie sentimentale au coeur de l’Afrique colonisée d’alors. Construit comme un envoûtement, Tabu offre un récit mutant qui passe avec une grâce surprenante d’une première partie réaliste et contemporaine, à un deuxième volet onirique et nostalgique.
Convoquant à la fois Tintin, la Dame aux Camélias et la pop surf, Tabu imprègne nos rétines durablement.

A ultima vez que vi macau – João Pedro Rodrigues, João Rui Guerra da Mata  (Portugal)
Depuis la jungle noctambule de Macao, Candy, chanteuse de cabaret, appelle un vieil ami à l’aide. Narrateur omniscient que l’on ne verra jamais, il va devoir se dépatouiller dans un sombre trafic d’hommes transformés en oiseaux. Hybride entre film noir désincarné et documentaire à la photo chatoyante, prétexte plaisant pour nous faire visiter Macao dans un jeu du chat et de la souris énigmatique et historique.

Rafa – João Salaviza (Portugal)
Fils aîné d’une famille pauvre, Rafa part aux nouvelles après l’arrestation de sa mère. Arrivé dans le quartier touristique de la capitale lisboète, un trottoir pour seul siège, Rafa l’attend avec la patience de ceux qui ont peu à perdre. Il est déterminé à ne pas rentrer sans elle. En quelques plans coups de poing, Salaviza parvient à rendre le quotidien difficile du jeune garçon de 13 ans, remarquablement incarné par Rodrigo Perdigão.


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