19cine companeros b560

| CINE | URUGUAY |

Compañeros – La Noche de 12 años (Uruguay, 2018)

— Dès le 27.03.2019 en Suisse Romande. Álvaro Brechner, régisseur. 123 min.

— CinémaCityClub Pully: 
ME 3.4 / 20H
DI 7.4 / 19H
VE 12.4 / 21H
SA 13.4 / 16H
DI 14.4 / 16H30
MA 16.4 / 20H
VE 19.4 / 20H30
SA 20.4 / 20H30
DI 21.4 / 16H
ME 24.4 / 20H
SA 27.4 / 20H30
DI 28.4 / 18H

Ils sont trois que les militaires enlèvent de leurs cellules, sans ménagement, après les avoir encagoulés. Pour les exécuter? Ou les faire disparaître? Le titre nous prévient déjà que non. Trois hommes partent pour une longue nuit de douze ans. Álvaro Brechner signe, avec une œuvre forte, émouvante et, étonnamment, tout de même optimiste.

cine companeros560x302

La réalité plus forte que la fiction

Le spectateur au fait de l’Histoire et de la politique en Amérique latine aura certainement entendu parler de ce président uruguayen, José «Pepe» Mujica, qui fut un ancien guérillero Tupamaro. Président atypique qui ne changea pas son train de vie, modeste, et qui lança de vraies réformes sociales. Qu’il ait été emprisonné est connu, mais on ignore souvent qu’il fut détenu au secret pendant douze longues années. Compañeros – La noche de 12 años relate cette période dramatique.

L’action démarre donc en 1973, lorsque les militaires prennent le pouvoir en Uruguay, et traite de l’emprisonnement de trois anciens Tupamaros dont celui de José «Pepe» Mujica. Álvaro Brechner ne s’est pas senti le besoin d’ajouter des scènes imaginaires pour créer de faux suspens ou susciter de l’émotion factice. Il fait le choix du réalisme et s’en tient aux souvenirs que lui ont raconté les trois protagonistes. Le soin apporté aux reconstitutions, les performances des acteurs, le montage, feront le reste. On est happé par les images dont la justesse permet de quasiment ressentir dans les tripes l’état psychique et physique des personnages. A certains moments, on en oublierait même que les prisonniers verront la fin de leur calvaire, tant les personnages sont à un doigt de craquer. Leur état de délabrement physique rend ces hommes si méconnaissables qu’on a de la peine à les distinguer les uns des autres. Et effectivement, nul besoin de faux suspens, car on se demande à chaque scène comment ces hommes arrivent à survivre à tant de souffrance, à quelles nouvelles avanies ils seront confrontés. Comme les personnages, on se surprend à chercher, avec eux, la moindre lueur dans cette nuit sans fin, à trouver de l’humour là où on s’y attend le moins. Tiens, un «feel-good movie», mais un vrai qui nous parle d’une belle idée de dignité humaine.

Martial Knaebel

«Un témoignage bouleversant de toute une époque et de son sens de la résistance.»
Mediapart

| trigon-film

Compartir en redes:

Menú