| CINE | CHILE |
La Cordillera de los Sueños
— Patricio Guzmán, Chile 2019
— A partir del 21.11.2019 en CH-D
— A partir del 04.12.2019 en Suisse Romande
Nachdem Patricio Guzmán für Nostalgia de la luz in die Atacamawüste im Norden Chiles gereist war und für El botón de nácar nach Patagonien in den tiefsten Süden, befasst er sich im letzten Teil der Trilogie zur Heimat mit der zentralen Andenkette und dem Gedächtnis der bewegten Bilder. Persönlich sind alle seine Filme, aber in mancherlei Hinsicht ist dieser der intimste, der den Künstler bis zurück in die Ruinen des Hauses seiner Kindheit führt.
Es ist der persönlichste Film des 1941 geborenen Chilenen Patricio Guzmán geworden. Neben den Bergen, die Chiles Landschaft dominieren, beschäftigt ihn die Geschichte des Landes. Somit steht das, was man Erinnerung nennt auch in «La cordillera de los sueños» wieder im Zentrum, und Erinnerun-gen sind heute mehr denn je mit Bildern verbunden, die gemacht werden. Guzmàn betrachtet die Natur seiner Heimat als Sinnbild der politischen Geschichte von revolutionärer Utopie, faschistischer Diktatur und neoliberalem Raubbau. Nach der Ata-cama-Wüste und dem Wasser des Pazifiks widmet sich er sich nun dem Anden-Massiv, der Kordillere. 80 Prozent der Oberfläche Chiles macht es aus und bleibt doch ein blinder Fleck im chilenischen Bewusstsein. Patricio Guzmán führt uns, begleitet und geleitet von seiner sanften Stimme und einem persönlichen Text, sowohl hin zu politischen Fragen und ökonomischen Realitäten des Landes als auch hinein ins künstlerische Verarbeiten und ins Bildermachen. Sein Film ist ein Werk der Bewusstmachung, eines, das nicht zuletzt die Frage nach dem Sinn der Bilder stellt in einer Zeit, in alle, die ein Mobiltelefon besitzen auch Filme machen können.
Au Chili, quand le soleil se lève, il a dû gravir des collines, des parois, des sommets avant d’atteindre la dernière pierre des Andes. Dans ce pays, la cordillère est partout mais pour les Chiliens, c’est une terre inconnue. Après être allé au nord pour «Nostalgie de la lumière» et au sud pour «Le bouton de nacre», Patricio Guzmán a voulu filmer de près cette immense colonne vertébrale pour en dévoiler les mystères, révélateurs puissants de l’Histoire.
«En février 2015, mon documentaire «Le Bouton de nacre» a été présenté à Berlin, où il a remporté l’Ours d’argent. Quelques mois plus tard, je l’ai présenté au Chili. L’accueil qui a été fait au film m’a grandement surpris. J’avais préparé une longue liste d’arguments pour le défendre. J’étais habitué à ce que mes documentaires suscitent la polémique car ils se réfèrent au coup d’État de Pinochet. Or, le grand public ne veut pas qu’on lui parle des disparus de la dictature, de ses morts, des prisonniers politiques, des personnes torturées. Mais je n’ai pas eu besoin de justifier le propos du film. Les gens se sont montrés plus intéressés et plus ouverts que jamais. Puis «Le Bouton de nacre» est resté très longtemps à l’affiche à Santiago et il a attiré des milliers de spectateurs. Mon pays que je croyais «sans mémoire» commençait à se pencher sur son passé.
C’est très nouveau pour moi et cela fait évoluer ma relation avec ma terre natale, que j’explore dans mon travail depuis plus de 40 ans. De fait, la manière dont j’envisageais mon film «La Cordillère des songes», s’est elle-même transformée. Le sens du film a pris corps. Il est bien sûr toujours question de la confrontation des hommes, du cosmos et de la nature. Mais cette gigantesque chaîne de montagnes, qui est au coeur de mon sujet, est pour moi devenue la métaphore de l’immuable, de ce qui nous reste et nous habite, quand on croit avoir tout perdu. Plonger dans la Cordillère me fait plonger dans mes souvenirs. Scrutant ses sommets escarpés, m’enfonçant dans ses vallées profondes, j’entame un voyage introspectif qui, peut-être, me révèlera en partie les secrets de mon âme chilienne.» Patricio Guzmán
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