| FILMAR 2014 | CUBA |
Un univers d’émotions, d’images et de poésie
Sur «Yo sé de un lugar» de Béat Borter
— par Cathy Tuil, colaboratrice de PuntoLatino —
FILMAR
A Genève jusqu’au 30 novembre se déroule le Festival Filmar en Amérique latine.
Cette année l’offre reste gigantesque. Toutes sortes de films, fictions et documentaires se présentent dans toutes sortes de lieux. Parfois des œuvres de jeunesse comme «Muchachas» documentaire vénézuélien familial sur un comité de jeunes filles communistes dans les années cinquante. Abondance de biens ne nuit pas ! L’invité de cette année est l’Argentine qui frappe très fort avec Relatos salvajes. Ce film adoré des Argentins qui font le buzz à Genève, fait salle comble à chaque fois.
Initials B.B. au cinéma du Grütli!
B.B. est à Filmar ! C’est de Béat Borter de Bienne qu’il s’agit ! Béat est le réalisateur de d’un documentaire qui passe actuellement au Festival Filmar in América Latina avec Yo sé de un lugar, sur la vie de Kelvis Ochoa un musicien cubain dont il a suivi le parcours pendant plusieurs années. Bien que Cuba ne soit pas l’hôte d’honneur, ce documentaire est privilégié dans la programmation par la qualité de son propos. La tradition du docu suisse est bien respectée. Une petite équipe, peu de moyens. Un cameraman preneur de son est venu de Bienne à Cuba pour l’assister, Telia Coto son épouse cubaine, co-auteur et co-scénariste. Il en est résulté 80 h de rushes et un solide travail de montage.
Kelvis Ochoa est le témoin d’une génération cubaine qui a connu le désespoir dans les années nonante. Ces temps difficiles, il a fallu les surmonter. Kelvis est parti 8 ans en Espagne mais il revenu à Cuba, son port d’attache. Il s’est confronté aux frontières géographiques, sociales. Ce film lui rend hommage, à lui et à toute une génération, ainsi qu’à sa musique aux influences multiples : rock latino, Argentine, Afrique.
Ce documentaire raconte un univers d’émotions, d’images et de poésie. La réflexion est là mais selon Béat «Un documentaire doit te faire réfléchir mais aussi t’émouvoir, sinon ça ne marche pas». La poésie du titre «Yo sé de un lugar» nous le prouve. Ce titre a été trouvé d’emblée : au premier appel de Béat à Ochoa, ce dernier lui demande :
– As-tu un titre ?
Oui mais provisoire «Yo sé de un luga », dit Béat hésitant.
– Ne cherche plus, c’est ça !
L’idée centrale est tirée de la chanson Ojos negros :
« Yo sé de un lugar
Que tiene rios intensos
In su interior »
Le réalisateur suisse Béat Borter et Cathy Tuil Cohel, collaboratrice de PuntoLatino.