| CINE | COLOMBIA | ROMANDIE |
Pájaros de verano / Birds of Passage (Colombia 2018)
Ciro Guerra / Cristina Gallego
— dès 17.04.2019 en SUISSE ROMANDE.
Genève, La Chaux-de-Fonds, Lausanne et Neuchätel
— Tickets en sorteo en PuntoLatino
Rapayet veut épouser Zaida, mais Ursula, la mère, se méfie du prétendant et exige une dot qu’elle pense au-delà de ses possibilités. Le jeune homme trouvera pourtant un moyen et c’est ainsi que débutera le trafic de drogues en Colombie. Ciro Guerra et Cristina Gallego insèrent une action «à la Coppola» dans un contexte historique et culturel étrange et palpitant.
Ursula est la Marraine
Nous sommes dans les années 70 et c’est la fête dans le clan wayúu qui célèbre l’entrée dans l’âge adulte de Zaida. Rapayet profite de la danse traditionnelle pour demander la main de la belle. Ursula, la mère, est méfiante car la famille du jeune homme est pauvre. Elle exige alors une dot au-delà des moyens du prétendant. Celui-ci ne renonce pas et profite du passage de jeunes États-uniens pour leur vendre une cargaison de marijuana. La richesse s’installe alors dans ce groupe ethnique oublié du développement de la Colombie. Richesse qui suscitera jalousie et guerres de clans.
On se souvient de la force d’évocation de El abrazo de la serpiente, où l’intrusion des Blancs et missionnaires détruisit le fragile équilibre entre nature et population indigène. S’il change de décor, quittant la forêt luxuriante pour une zone aride et quasi-désertique, Ciro Guerra ne renonce pas à la théâtralité d’une mise en scène épurée qui donne aux personnages toute leur dimension tragique. Bien sûr, Le Parrain de Coppola vient immédiatement à l’esprit lorsqu’on admire la présence de Carmiña Martinez campant une Ursula, sorte de Doña Corleone wayúu. Par ailleurs, le chef opérateur David Gallego filme magnifiquement ces paysages de western au point qu’on se surprend à attendre une musique de Ennio Morricone. On ne peut toutefois oublier le caractère avant tout latino-américain du film et l’apparition des Peace Corps évoquerait plutôt Le sang du condor, du Bolivien Jorge Sanjines, où ces jeunes gens stérilisaient en douce les femmes des communautés indiennes. Ici, les oiseaux de passage pourraient bien être ces petits avions atterissant pour repartir avec leur cargaison d’herbe. Voici ce qui fait la force des films de Ciro Guerra et Cristina Gallego: une intrigue passionnante évoquant un contexte historique très bien dessiné.
Martial Knaebel
Deutsch
In den 1970er-Jahren verschlägt es eine Wayúu-Familie in Kolumbien in den florierenden Drogenhandel, den die Bedürfnisse nordamerikanischer Jugendlicher in Fahrt bringen. In der Wüste von Guajira übernimmt eine indigene Familie eine führende Rolle im Handel mit Marihuana und kommt auf den Geschmack von Reichtum und Macht. Das ist atemberaubend erzählt, packend inszeniert, exzellent gespielt und grandios gefilmt.
Ein Familienclan
Schon der ethnografisch anmutende Einstieg in die Filmhandlung ist eine Wucht und zeugt von der präzisen Beobachtungsgabe der Filmschaffenden und von dem, was ihnen elementar wichtig ist: Die Menschen vor Ort. Ciro Guerra und Cristina Gallego, die bereits den berauschenden Spielfilm El abrazo de la serpiente in den Amazonas-Urwald hineingezaubert haben, wollen die Geschichte des beginnenden Drogenhandels aus der Perspektive der betroffenen Bevölkerung erzählen, wollen ihre Gesichter zeigen, ihre Traditionen, ihre Form des Erzählens auch.
Die Wayúu leben auf der Karibik-Halbinsel Guajira in Kolumbien und im benachbarten Venezuela. Sie sind die grösste indigene Bevölkerungsgruppe der Region und ihre Sprache Wayuunaiki wird von gut 300’000 Menschen gesprochen. Die Schilderung der Geschichte eines Familienclans, die Cristina Gallego und Ciro Guerra auf der Basis von realen Begebenheiten zu einem lateinamerikanischen Spiel mir das Lied vom Tod choreografiert haben, ist der oralen Erzähltradition der Wayúu verpflichtet und mit Bewusstsein für Genres wie für Ethnografisches fesselnd inszeniert.
Einfache Bauern mutieren da ohne Vorbereitung zu Geschäftsleuten in einem von aussen aufgesetzten System, dessen Spielregeln ihre eigenen durcheinanderbringen. Birds of Passage schenkt den Wayúu Gehör, bietet eine andere Perspektive auf eine vermeintlich bekannte Geschichte. Und er geht ans Grundsätzliche, denn ob wegen Marihuana für Nordwestler in Kolumbien getötet wird oder für das Cobalt der globalen Handyproduktion im Kongo: Von den Opfern vor Ort spricht kaum jemand. «Wir haben die Seele verloren – niemand beschützt uns mehr», erkennt die Mutter am Ende des Films, der dem Mechanismus des Kapitalismus in die Fratze blickt. || Walter Ruggle
| trigon film |
Artículos en español:
→ Derrotados por el narco, los wayú conservan la empatía del público, por Luis Vélez Serrano, VER …
→ Locarno 2018: conferencia de prensa de Ciro Guerra, por Claudia Colmenares. VER …
→ Lo que llega rápido, rápido se va, por Luigi Vallana. VER …