| CINE | PERU |

Octubre de Daniel y Diego Vega (Perú, 2010)

— en Suisse Romande desde el 13.04.11. —
[en D-CH de salió  14.10.10] —

— ACTORES Maria CARBAJAL – Juanita, Carlos GASSOLS – Don Fico, Bruno ODAR – Clemente
Sofia PALACIOS – Brenda, Victor PRADA – Julian Gomez, Gabriela VELASQUEZ – Sofia

Le film. Clemente, prêteur sur gages à Lima, est un homme rigide, peu communicatif et tout sauf altruiste. Malgré cela, Sofía, sa vieille fille de voisine, met en lui tous ses espoirs lorsque le destin les rapproche. En effet, c’est elle que Clemente va engager comme garde d’enfants lorsqu’on dépose chez lui un nouveau né, fruit de sa relation avec une prostituée qui a depuis pris le large. La très dévote Sofía, qui voue chaque octobre un culte au Seigneur des Miracles, y voit une occasion rêvée de fonder enfin une famille. Clemente, lui, ne l’entend pas de cette oreille.

looknow | entrevista de puntolatino a diego vega |


Interview des réalisateurs

Pourquoi ce titre, et comment l’idée du film vous est-elle venue?
Le film s’appelle Octubre parce qu’il se déroule durant ce mois qui revêt une signification religieuse et historique très importante à Lima. L’idée est apparue progressivement, presque de façon inconsciente. Nous avons écrit plusieurs versions du scénario, incluant des éléments liés au « mois violet », sans pourtant insister sur les rituels attachés à cette tradition. Mais peu à peu, les images du « Seigneur des Miracles », les cierges, les actes de foi et la célébration religieuse ont pris de l’importance dans le scénario et les dialogues. Ce qui devait être un chassé-croisé de personnages s’est transformé en l’histoire de la pieuse Sofía qui débarque dans la vie de l’usurier du quartier. On s’est alors rendu compte du fort impacte que le Seigneur des Miracles avait sur notre subconscient, et probablement sur celui de la plupart des Péruviens.

Ce n’est pas votre première expérience de coréalisation. Vous aviez déjà travaillé ensemble sur un court- métrage. Comment vous partagez-vous le travail?
Est-ce difficile de travailler ensemble ? Il y a 11 mois et 20 jours de différence entre nous. Ce qui signifie que pendant 10 jours par an, nous avons le même âge… Nous avons grandi ensemble, et la plupart des expériences importantes de notre existence, nous les avons vécues ensemble. C’est facile pour nous de collaborer. Il n’y a pas de clashes d’egos, nous nous entendons très bien.
Le travail est divisé en deux étapes, le script et le tournage. Diego écrit le premier jet après que nous ayons longuement discuté le sujet, et j’interviens ensuite dans la phase de réécriture. Pendant le tournage, je m’occupe de l’image, tandis que Diego travaille de près avec les acteurs.

Quelles sont vos influences cinématographiques?
Lorsque étant enfants nous allions au vidéo-club, nous avions l’habitude d’emprunter une comédie romantique pour notre mère, un western ou un film d’action pour notre beau-père, une comédie d’ados pour Daniel et un film d’horreur gore pour moi. La romance et le film d’action, nous les regardions en famille. C’est ainsi que le cinéma est entré dans nos vies.
Même si dans les grandes lignes nous avons conservé les mêmes goûts, les choses ont tout de même un peu évolué. Octubre puise son énergie dans le jeu des acteurs, et dans le souci de la vraisemblance. On a préféré emprunter la voie du minimalisme, même si ce choix peut sembler risqué. En ce sens, les films de Bresson, Kaurismäki, Jarmusch ou certains titres argentins ou uruguayens récents comme El otro, El custodio ou Whisky ont été des références. Octubre est notre interprétation de ce type de cinéma. [foto: Diego Vega con Diana Arenas y Luis Vélez de PuntoLatino –  entrevista de puntolatino a diego vega].

Même si certaines scènes de Octubre sont très dures, il y a dans le film un type d’humour très spécifique. Pourriez-vous le commenter?
Dès le début, nous voulions insuffler à l’histoire des traits d’humour noir. Certaines parties frisent même l’absurde. Le film traite de la solitude, du désespoir, de l’incapacité à nouer des relations saines avec autrui. Ces thématiques sont déjà suffisamment lourdes en tant que telles pour ne pas être traitées sur un mode dramatique…

L’image est très importante dans le film. Comme si chaque prise de vue était un tableau. Comment avez-vous travaillé le cadrage?
Daniel est obsédé par la symétrie. Pendant le tournage, il n’arrêtait pas d’arranger le plateau, de déplacer une chaise d’un millimètre vers la droite, etc. Je ne comprenais pas ! Finalement je me suis rendu compte que Daniel cherchait la beauté (et pas seulement la symétrie) dans chaque plan. C’est ainsi qu’il souhaitait mettre en scène cette histoire dure et laconique.
Une attention minutieuse a également été portée au choix des couleurs, que nous nous efforcions d’accorder au caractère des personnages. Ainsi, l’usurier Clemente est accompagné d’une gamme chromatique terne et triste qui correspond à sa personnalité.

Le film met en scène une femme très pieuse, tout en adoptant une esthétique très sensuelle. La foi et le désir s’entremêlent-ils?
Sofía est une femme solitaire et désespérée tandis que Clemente, tout aussi seul, résout ses relations humaines par l’argent : avec ses clients comme avec les prostituées. Tous les deux gèrent leurs désirs à leur manière, mais en réalité ils vivent dans la répression. Les désirs refoulés de Sofía se manifestent dans sa foi. Je pense que les désirs et le désespoir qu’elle ressent sont typiques des gens de Lima : mesurés, ennuyeux, timides et sans vie.
Lima est une ville très influencé par les Andes. Les migrations ont commencé il y a 60 ans et ont connu leur apogée dans les années 1980. Je pense que nous, les habitants de Lima, nous sommes réservés, laconiques et introvertis, tout en étant par ailleurs très sensibles et perspicaces…

Peut-on dire des deux personnages qu’ils sont diamétralement opposés?
Je ne pense pas. Ils sont en fait très semblables, sauf que Clemente, comme beaucoup d’hommes, pourrait poursuivre son mode de vie jusqu’à sa mort, même s’il souffre, même s’il est malheureux. Par contre Sofía espère que les choses évoluent. Elle préfère regarder la vie en face et prendre des risques. En revanche, la figure de l’usurier est en opposition totale avec le Seigneur des Miracles. L’usurier ne donne rien sans contrepartie, alors que le Christ n’attend rien de matériel en échange. En ce sens, le fait que le personnage de Sofía se passionne en quelques sortes pour ces deux figures est assez étonnant!

Le dernier film péruvien sélectionné à Cannes était Sin Compasion de Francisco Lombardi en 1994. Par ailleurs, le cinéma péruvien semble connaître une renaissance avec La teta asustada, Ours d’Or à Berlin en 2009, et Paraíso, présenté à Venise la même année… Lombardi est évidemment une référence pour tout réalisateur péruvien. Faire des films n’est pas chose facile, en faire au Pérou encore moins, et dans les années 1980-1990 ce devait carrément être un défi titanesque. Que Lombardi soit resté actif toutes ces années est vraiment admirable au vu des épreuves qu’il a dû surmonter.
Ceci étant dit, le cinéma péruvien, tout comme le pays lui-même, a beaucoup évolué depuis 1994. D’une part l’aide de l’Etat s’est significativement accrue, bien qu’elle n’atteigne toujours pas les sommes prévues par la loi sur le cinéma. D’autre part, le pays a connu une vague de jeunes réalisateurs talentueux, qui ne se limite pas à ceux qui ont connu le prestige d’une sélection dans les festivals internationaux. Après les violentes années 1980-1990, le Pérou se trouve actuellement dans une phase de réflexion, qui consiste à digérer, réparer et tirer des leçons du passé pour construire l’avenir. Dans ce type de contexte, il y a souvent des cinéastes originaires du pays qui accompagnent le processus en témoignant de leur propre histoire, ou en racontant ce que d’autres ont vécu.

[Deutsch]
Daniel und Diego Vegas Debutfilm ist der erste peruanische Film seit 1994, der ans Filmfestival Cannes eingeladen wurde. Vom Publikum anlässlich der Uraufführung gefeiert, gewann OCUTBRE den Preis der Jury in der Reihe «Un Certain Regard».

Im Leben des verschlossenen Pfandleihers Clemente hat alles seine genaue Ordnung. Tagein, tagaus kommen Leute aus dem Viertel zu ihm und bitten ihn um Geld, kleine Beträge nur, die er sorgsam in sein Buch einträgt und für die er sich von seinen Kunden entsprechende Sicherheiten geben lässt. Diese schöne Ordnung des Gebens und Nehmens gerät eines Tages aus dem Gleichgewicht, als Clemente ein Baby in seiner Wohnung findet – die Konsequenz seiner Besuche bei der Prostituierten Cajamarquina. Völlig überfordert bittet er seine Nachbarin Sofia um Hilfe. Sofia hat schon lange ein Auge auf Clemente geworfen und willigt noch so gern ein, bei ihm einzuziehen und sich um den unverhofften Nachwuchs zu kümmern, während Clemente versucht, die Mutter des Kindes ausfindig zu machen.

Doch Sofia betet auch jeden Tag zum Gott der Wunder und wartet auf ein Zeichen der Zuneigung von Clemente. Und quartiert kurzerhand noch ihren Bekannten Don Fico und dessen Frau in Clementes Wohnung ein. Mit seinem Patchwork-Haushalt konfrontiert, begreift Clemente langsam, dass man manchmal etwas bekommt, ohne es verdient zu haben.
In Bildern von magischer Leuchtkraft, lakonisch und mit sanftem Humor erzählt die Komödie der Brüder Daniel und Diego Vega von Menschen, die ihre Sehnsüchte erst wieder neu entdecken müssen und die manchmal ein kleines Wunder brauchen, um zu erkennen, wie nah das Glück zu finden ist.

[Español – Sinopsis]
Clemente (Bruno Odar) es un prestamista poco comunicativo. También es la nueva esperanza de Sofía, su vecina soltera, que cada octubre muestra su devoción al culto del Señor de los Milagros. Su relación comienza cuando Clemente descubre una pequeña niña recién nacida, fruto de su relación con una prostituta que ha desaparecido. Mientras Clemente busca a la madre de la pequeña, Sofía se ocupa del bebé y de las tareas del hogar del prestamista. Con la llegada de estos dos nuevos seres a su vida, Clemente tendrá ocasión de cuestionarse acerca de sus relaciones con los demás. [Fuente: Festival de Cannes].

Ficha
Director: Daniel Vega, Diego Vega
País: Perú
Formato: COLOR, 35mm
Año: 2010
Duración: 83 minutos
Idioma original: español
Guión: Daniel Vega, Diego Vega
Fotografía: Fergán Chávez-Ferrer
Edición: Gianfranco Annichini
Sonido: Guillermo Palacios Pareja, Daniel Thissen
Música: Óscar Camacho
Dirección artística: Guillermo Palacios Pomareda
Producción: Maretazo Cine
Intérpretes: Maria Carbajal, Carlos Gassols, Bruno Odar, Sofia Palacios, Victor Prada, Gabriela Velasquez

Los directores / Über Regisseure
Diego Vega se licenció en Economía en Madrid y después de ejercer unos años, se graduó como Guionista de Cine y Televisión, en la Escuela Internacional de Cine y Televisión (EICTV) en San Antonio de los Baños, Cuba. Luego, siguió estudios de guión en la Escola Superior de Cinema i Audiovisuals de Catalunya. Entre sus trabajos más reconocidos están el guión “En un instante”, el cortometraje “Interior bajo Izquierda” y el largomentraje “Octubre”.

Daniel ha desarrollado su carrera en el campo audiovisual en Lima, sobretodo como productor de proyectos de publicidad desde el año 2004. Junto con su hermano Diego ha realizado el largometraje “Interior Bajo Izquierda” y el largometraje “Octubre”.

Premios
«Premio del Jurado»
Una Cierta Mirada, Festival de Cine de Cannes

«Premio del Jurado al Mejor Gujón»
«Por la simplicidad de un argumento que esconde lo bello y lo complejo»
Festival de Lima

«Premio Conacine a la Mejor Película Peruana»
Festival de Lima

«Premio Especial del Jurado»
Festival Internacional de Odessa

«Premio a la Mejor Película»
Motovun Film Festival

«Mención Especial del Jurado por
la performance del elenco entero de la película»
Santiago Festival International de Cine

Deutsch
Daniel Vega, 1973 geboren und in Lima aufgewachsen, studierte in Madrid audiovisuelle Kommunikation und Unternehmensführung. Sein weiterer Weg führte ihn in die Werbebranche Limas.

Sein ein Jahr jüngerer Bruder, Diego Vega, kann neben seinem Wirtschaftsabschluss noch ein Studium an der EICTV in Cuba mit dem Schwerpunkt Drehbuch vorweisen. Danach zog es den 35-jährigen aufgrund eines Stipendiums nach Spanien. In Barcelona vertiefte er das Drehbuch- schreiben an der Escuela de Cinema y Artes de Catalunya. Seitdem verfolgt er eine Karriere als Drehbuchautor für Film und Fernsehen. Erste Erfolge als Drebuchautor konnte Diego 2009 auf dem 13. Filmfest in Lima feiern. Er gewann den ersten, von der CONACINE ins Leben gerufenen, Wettbewerb für Drehbuchautoren.

Die Karriere von Daniel und Diego als Filmregisseure begann 2008 mit dem Dreh des Kurzfilms INSIDE DOWN BASEMENT. Der Film wurde unter anderem ausgezeichnet:
– mit dem Preis für die beste Regie auf dem 13. FAM Brasil (2009)
– mit dem Preis für den besten nationalen Kurzfilm in FENACO, Cusco, Peru (2008)
– als bester Kurzfilm im Kurzfilmwettberwerb der CONACINE, Peru (2009)
– als bester internationaler Kurzfilm auf dem Filmfest ICARO, Guatemala (2008)

Interview mit den Regisseuren


— Warum heisst der Film OCTUBRE und wie seid Ihr auf die Idee zu diesem Projekt gekommen?
— Der Titel des Films ergibt sich daraus, dass der Film im Monat Oktober spielt, der in Lima eine sehr wichtige religiöse und historische Bedeutung hat. Die Idee entstand zunächst einmal völlig unbewusst. Wir schrieben verschiedene Versionen des Drehbuchs, die sich schon auf den «violetten Monat» bezogen, aber ohne vorzuhaben, diese Tradition auch wirklich miteinzubeziehen. Dennoch passierte es einfach, dass das Drehbuch durchzogen war mit Motiven des Wunder-Gottes, mit Kerzen, religiösen Treue-Akten und religiösen Bezügen in den Dialogen. Was als eher chorische Geschichte zahlreicher Figuren begann, wurde langsam zur Geschichte der gläubigen Sofia, die in das Leben Clementes stolpert, dem örtlichen Pfandleiher.

— Es ist nicht das erste Mal, dass ihr gemeinsam Regie führt. Ihr habt vorher schon gemeinsam einen Kurzfilm inszeniert. Wie organisiert Ihr eure Arbeit? Ist es schwierig, mit dem eigenen Bruder zu arbeiten?
— Wir haben einen Altersunterschied von 11 Monaten und 20 Tagen. An genau 10 Tagen im Jahr sind wir gleich alt. Wir sind zusammen aufgewachsen und haben, bis zu einem gewissen Alter, die gleichen Dinge gemeinsam entdeckt. Es ist einfach, miteinander zu arbeiten, es gibt keine Konfrontation unserer Egos. Wir verstehen uns sehr gut. Wir teilen die Arbeit in zwei Phasen, das Schreiben und das Drehen und wir organisieren uns dabei folgendermassen: nach vielen und intensiven Gesprächen schreibe ich die erste Version des Drehbuchs. Daniel steigt dann bei der ersten Überarbeitung ein. Beim Drehen ist Daniel hauptsächlich für die visuelle Inszenierung zuständig und ich kümmere mich um die Schauspieler.

— Wer sind Eure filmischen Vorbilder, wer hat Euch beeinflusst?
— Als Kinder haben wir uns Filme vom Videoclub ausgeliehen, einen romantischen für unsere Mutter, einen Actionfilm oder Western für unseren Stiefvater, eine amerikanische Highschool- Komödie für Daniel und einen Horrorfilm für mich. Die Filme haben wir dann aber immer alle gemeinsam angeschaut. So haben wir uns zu Hause mit Kino vertraut gemacht. Heute hat sich das ein wenig verändert, obwohl wir immer noch die gleichen Geschmäcker haben. Ich denke, dass OCTUBRE durch die Besessenheit bedingt ist, einen Umgang mit der Energie der Schauspieler zu finden. Wir bevorzugen Sparsamkeit in der Erzählung, obwohl auch das Risiken birgt. In diesem Sinne sind die Filme Bressons, Kaurismäkis, Jarmushs oder auch uruguayische oder argentinische Filme der letzten Jahre wie EL OTRO, EL CUSTODIO oder WHISKY unsere Inspirationsquellen. Ich würde sagen, dass OCTUBRE unsere spezifische Interpretation dieser Art von Kino ist.

— OCTUBRE ist eine Komödie mit einer sehr speziellen Art von Humor. Wie würdet Ihr diesen Humor beschreiben?
— Wir haben von Anfang an versucht, mit schwarzem Humor an diese Geschichte heranzugehen und die absurden Momente herauszuarbeiten. Der Film erzählt von Einsamkeit, auch von Verzweiflung, von der Unfähigkeit, sich auf eine gute Art zu anderen ins Verhältnis zu setzen. Und wir denken, dass das alles schon schlimm genug ist – auch wenn man es nicht als Melodram erzählt.

— Der Film hat auch eine besondere Bildlichkeit. Jede Einstellung hat etwas von einem Gemälde. Wie habt Ihr das erarbeitet?
Daniel ist besessen von Symmetrie. Während der Dreharbeiten hat Daniel ständig einen Stuhl oder andere Objekte um einen Millimeter nach links oder rechts gerückt. Ich habe erst allmählich begriffen, dass er versucht hat, in dieser Geometrie der Einstellung eine Schönheit zu finden, die diese auch harte und lakonische Geschichte erzählen kann. Ich würde gern noch die Farbigkeit betonen, denn das war etwas, das wir in Korrespondenz mit jedem der Schauspieler erarbeitet haben. Clemente zum Beispiel wird immer begleitet von einer chromatischen Trostlosigkeit und Traurigkeit, die seinen Charakter aber bereichert.

— Im Film geht es um eine sehr religiöse Frau und gleichzeitig aber auch um eine sehr starke Sinnlichkeit. In welchem Verhältnis seht ihr religiöse Treue und erotisches Verlangen?
— Sofia ist eine einsame Frau. Auch Clemente ist allein und sein Verhältnis zu anderen Menschen ist ökonomisch definiert – zu seinen Kunden, die ihn besuchen und zu den Prostituierten, die er besucht. Jeder geht auf seine eigene Art mit Verlangen um und auf eine bestimmt Weise leben sie ein repressives Leben. Sofias Verlangen ist schon vor langer Zeit in Verzweiflung umgeschlagen und an dieser Stelle kommt dann die Religion ins Spiel.

— Können wir die beiden Protagonisten als Gegenmodelle betrachten?

— Das glaube ich nicht. Sie sind sich sehr ähnlich, aber Clemente – wie viele Männer – könnte ewig so weitermachen bis er eines Tages stirbt, obwohl er leidet und obwohl er nicht glücklich ist. Sofia könnte das nicht. Sie geht los und sucht nach einer Veränderung, sie zieht es vor, den Dingen ins Gesicht zu schauen und Risiken einzugehen.

— Warum muss es ausgerechnet Nougat sein, das Sofia bäckt? Und wie hängen die Aktivitäten des Pfandleihers damit zusammen?
— Nougat steht für die Süsse im Oktober in Lima. Es hat seine Wurzeln in einer Legende aus dem 18. Jahrhundert. Nougat war eine Opfergabe an einen Gott. Heute bekommt man das ganze Jahr über Nougat, aber besonders vielfältig und reichhaltig eben im Oktober. Der Pfandleiher ist der Gegenpart zum Gott der Wunder. Denn der Pfandleiher gibt nichts, es sei denn im Tausch gegen etwas anderes. Aber der Gott der Wunder gilt als einer, der gibt, ohne etwas Materielles dafür zu fordern.

— 1994 war das letzte Mal, dass ein peruanischer Film im offiziellen Programm von Cannes gezeigt wurde. Damals war das ein Film von Francisco Lombardi, der in der Reihe Un Certain Regard lief. Aber wenn man sich an den Goldenen Bären von LA TETA ASUSTADA bei der Berlinale 2009 erinnert, scheint es gleichzeitig, als ob das peruanische Kino eine Renaissance erlebt. Wie seht Ihr das?
— Pancho Lombardi ist ein wesentlicher Bezugspunkt für jeden Filmemacher in Peru. Filme zu produzieren ist sehr schwierig, Filme in Peru zu produzieren ist noch schwieriger und sie in den 80er oder 90er Jahren produziert zu haben, muss eine Art heroischer Akt gewesen sein. Es ist wirklich bewunderungsswürdig, dass Lombardi nach wie vor aktiv ist, wenn man sich überlegt, mit wie vielen Schwierigkeiten man es aufnehmen muss. Aber ebenso wie das Land ist auch das heutige peruanische Kino ganz anders als 1994 und es gibt auch eine Erklärung dafür. Einerseits hat sich der Beitrag des Staates auf einen bisher unerreichten prozentualen Anteil am Gesamtbudet erhöht. Auf der anderen Seite gibt es so viele talentierte junge Filmemacher wie nie zuvor und sie beschränken sich nicht auf die wenigen, die auf Festivals internationale Anerkennung erfahren.

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