| MIGRATION | INTEGRATION | RACISME | ENFANTS |
Emotions d’ici… Emotions du monde
Une exposition pour lutter contre le racisme et donner la parole à ceux qu’on écoute trop peu souvent…
— par Fanny Bauer de © PuntoLatino —
A l’initiative du projet photo4change, Stéphanie Voser, s’inspire du travail du photographe Brendan Bannon «do you see what i see?», dans lequel ce dernier donne l’opportunité à des enfants issus de camps de réfugiés, d’apprendre à utiliser un appareil photo et de nous faire partager leur quotidien. Transposant ce projet à Genève, elle propose à 13 jeunes de la Roseraie, âgés de 13 à 26 ans, de suivre des cours techniques de photographie, avec des professionnels, dans le but de prendre des photos pour ainsi nous livrer une vision et de leur ressenti face à l’exil. Les séries de photos s’inscrivent chacune dans un thème et s’accompagnent d’une réflexion, relevant de l’éveil du sens de l’observation des auteurs. [Click sur les images pour les agrandir]
Cette activité nouvelle et peu accessible pour ces jeunes a de quoi susciter une grande motivation, en plus de raviver un sentiment de confiance en soi et de fierté. Ce projet est également l’occasion pour les photographes de participer à un travail de groupe, ce qui est assez rare dans cette profession, et de pouvoir enseigner leur art dans un contexte enrichissant.
Pour Stéphanie Voser, il était normal et important de ne pas considérer ces jeunes comme les objets de l’exposition, mais avant tout comme les auteurs du projet. D’où l’importance de leur présence, lors du vernissage du 12 septembre 2012 à la Galerie «Mines d’Art». Cette initiative leur permet de s’insérer dans un milieu à mille lieux de leur réalité et de les rendre encore plus fiers de leurs œuvres. Mais le vernissage est également une façon d’aller à la rencontre de personnes totalement externes à cette problématique et de les sensibiliser à la cause des enfants migrants.
Photo4change a reçu le soutien du bureau de l’intégration, de Pro Helvetia, du Département de la Cohésion Sociale de la Ville de Genève, ainsi que du centre de la Roseraie et de la Coordination Asile Genève. Fort de son succès, ce projet va circuler, durant un an et demi, dans des lieux tels que des écoles et maisons de quartier, des organisations internationales, etc.
De ce projet est née, en parallèle, l’association art4change qui a pour but de proposer des projets artistiques liés à la promotion sociale, pour ainsi informer et sensibiliser le public à la cause de ces jeunes. En d’autres mots, prôner une approche «soft» du changement, soit l’utilisation de l’art comme vecteur de changement social.
Genève 11.11.12., Fanny Bauer