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Syngenta s’attend à une forte croissance en Amérique latine
— Willy Boder, Le Temps jeudi 7 février 2013 —
Le groupe bâlois entend atteindre un chiffre d’affaires de 25 milliards de dollars en 2020, ce qui représente plus de 20% du marché mondial
Syngenta a dévoilé ses objectifs de croissance à moyen terme par région et par catégorie de cultures. Le groupe affiche de fortes ambitions en Amérique latine et en Asie. Il vise une forte augmentation de ses ventes dans des cultures aujourd’hui mineures pour la société bâloise, notamment le riz et la canne à sucre.
L’objectif 2020, détaillé lors de la présentation des résultats annuels, est de passer d’un chiffre d’affaires de quelque 14 milliards de dollars à 25 milliards. Très présent dans les intrants et les semences de maïs, de soja et les céréales, Syngenta entend se développer dans les cultures du riz grâce à des variétés nécessitant moins d’eau, et dans le domaine de la canne à sucre. Si ces objectifs sont atteints, le groupe bâlois, en concurrence avec Monsanto, DuPont ou Bayer, détiendra plus de 20% du marché mondial, contre 17% aujourd’hui.
L’Amérique latine est une région à fort potentiel de croissance. «De grandes surfaces deviendront disponibles pour de nouvelles cultures, de soja par exemple, car elles seront prises sur des pâturages reconvertis en raison d’une forme plus intensive d’élevage du bétail», explique auTemps John Atkin, numéro deux de Syngenta. […]
Le groupe bâlois réalise une forte marge bénéficiaire (23,2%), proche de celle de l’industrie pharmaceutique. N’est-ce pas exagéré, compte tenu des clients du monde agricole souvent pauvres? «Cette marge n’est pas indécente car elle correspond à la valeur ajoutée de nos produits et aux efforts de recherche et développement consentis, à hauteur de 9 à 10% du chiffre d’affaires, rétorque John Atkin. Il n’y a d’ailleurs aucune obligation d’achat. Si les agriculteurs le font c’est parce qu’ils y retrouvent leur compte en termes d’augmentation des rendements par hectare.»
La Commission européenne recommande aux Etats membres d’interdire un insecticide de Syngenta (Cruiser) qui ferait des dégâts dans les colonies d’abeilles. Une décision est attendue le 25 février. «Cette proposition est injustifiée, s’insurge John Atkin. La menace sur les abeilles est purement théorique puisque les doses prises en compte dans ces études controversées sont au moins dix fois supérieures à celles utilisées sur le terrain. D’autre part, il n’y a aucun impact sur les abeilles en Australie, où l’insecticide est utilisé, alors qu’elles meurent dans les Alpes suisses.» A propos du risque «économique» attribué à l’initiative Minder, John Atkin signale «qu’au sein de la direction de Syngenta, l’idée d’un déplacement du siège de la société si le texte était approuvé en votation populaire n’a jamais été évoquée».
Nette progression de la marge bénéficiaire de Syngenta
L’Amérique latine contribue fortement aux bons résultats du groupe bâlois
— Willy Boder —
Le groupe agrochimique bâlois a présenté mercredi des résultats annuels solides, conformes, dans les grandes lignes, aux attentes des analystes financiers. Le chiffre d’affaires 2012 progresse de 10% à taux de change constant, grâce une augmentation des prix de 3% et de volume de 7%, à 14,2 milliards de dollars. «C’est une nouvelle année record, marquée par une hausse de 11% dans les marchés émergents», constate Mike Mack, directeur général. L’Amérique latine, avec une progression de 18% au quatrième trimestre, se détache, alors que l’Europe, sur l’ensemble de l’année, stagne à 3,97 milliards de dollars. L’Amérique latine réalise un chiffre d’affaires désormais de même grandeur (3,7 milliards de dollars), alors que le continent nord-américain voit ses ventes augmenter de 20%, à 3,93 milliards de dollars.
Syngenta, qui détient 21% du marché mondial agrochimique et 8% du marché des semences, n’a pas donné de prévisions précises pour 2013, mais vise un chiffre d’affaires de 25 milliards de dollars en 2020.
AGROCHIMIE jeudi 7 février 2013. © Le Temps